Vue d' artiste: l'enfer
Interdit de Râler
Année 12 Avril 2000, 13 avril 2001:
Donc j’attends ma sanction avec anxiété. Mais je prépare activement ma sortie temporaire de la fonction publique, je cherche du boulot dans le privé. Avec mes qualifications et mon expérience, ce devrait être facile, enfin pas trop dur. Je peaufine un Curriculum Vitae d'enfer pour mes futurs employeurs.
Le 12 Avril 2000, je reçois ma notification d'exclusion : deux ans dont un an avec sursis la commission de discipline à été suivit à la lettre. Je m'inquiète, tout de même, l'administration n'a prévu aucun déplacement, donc je devrait donc réintégrer dans le même service. L'été 2001 sera chaud!
Les employeurs ne se bousculent pas, même les boîtes d'Intérim chipotent. Ils demandent tous des garanties : un certificat de travail de mon ancien employeur et, une habilitation UTE C18-510? Qu'est ce cette habilitation électrique, cela doit être nouveau? Je me renseigne et, je m'aperçois avec un certain effroi, que moi et tous mes collègues des services techniques de La Poste, travaillons dans une certaine insécurité totalement illégale depuis 10 bonnes années. L'information n'est manifestement pas le fort de notre hiérarchie, ou alors se sont des gros nuls. Mais tout de même, j'ai travaillé 27 ans comme faisant fonction de personnel habilité. Et même ces dix dernières comme faisant fonction de maître d'apprentissage en matière de maintenance électrotechnique et informatique. Il serait bien bizarre que je ne puisse pas en obtenir un certificat.
Je demande aussi sec par écrit : un certificat de travail, et de mon habilitation de fait en matière de travail en sécurité sur les circuits électrique.
La réponse est lamentable, deux fin de non recevoir, par écrit! Pour qui se prennent ces ronds de cuirs? Cela ne coûtait rien, à M. le Directeur de la DSEM La Poste de répondre favorablement. Je m'en frotte encore les yeux, de tant de mauvaise foi.
Mes réserves ont toujours été chiches, mais là il y a urgence. De plus comme je l'avait prévu, aucune aide ne me sera accordée, pas d'ASSEDIC, ni de RMI. Le discours d'une assistante sociale est édifiant: " Il faut que vous honoriez vos dettes je ne peut rien faire, même pas empêcher, que l'on vous jette sur le trottoir " . Merci madame et à jamais!
Je ne m'arrêtes pas à ça et commence, dès qu'on m'en donne la possibilité à gagner ma croûte. Un copain électricien de la Direction Départementale me recommande à une petite Boite d'Intérim, et voilà début mai, c'est partit.
Dur, très dur physiquement le boulot de monteur en charpente métalliques, après quelques jours épuisants, la forme revient. Très intéressant, les collègues sympa, en plus pas trop mal payé, je m'attendais à pire. Mais ce n'est que de l'intérim, 26 juin, fin de la mission.
Je dégote un contrat pour 7 semaines, dans une petite entreprise de Bordeaux pour du déploiement informatique dans toute la région PACA en sous traitance, le panard, ça je connais, c'est plus dans mes cordes, mais un peu moins bien payé. Je ne me plaint pas, on est encore largement au dessus du SMIG, touts les frais sont payés d'avance. Entre temps je refais un peu de charpente métallique pour la boutique d'Intérim, mais suis obligé de d'interrompre, mon contrat pour les Bordelais commençant le 3 juillet. Un peu plus tôt que prévu. Le 5 août fin du déploiement informatique.
Et plus rien, de chez rien. Après plus de cent C.V. et lettres de motivations envoyées, quelques entretiens, mais rien de concret, même Internet ne donne rien.
30 septembre, j'attaque une mission dans la maintenance mécanique d'un site pétrolier. Premier jour, vendredi 11 heures, par la faute du chef d'atelier, je me prend un radiateur de cinq tonnes dans le tibia. Heureusement, rien de dur ne me bloque, et je fais un vol accroché au radiateur sur trois ou quatre mètres. Encore heureux que je sois particulièrement costaux. Résultat, de violentes douleurs :dans le tibia et la cheville. Le chef de cette équipe de furieux, ne me mène même pas chez un médecin. Je boite bas jusqu'à 17 heure. Heure ou, je commence à allez mieux les muscles étant bien chaud et, ce fada de chef me propose de bosser le lendemain Samedi à six heure du mat. Je lui rétorque : "je vais me soigner, on verra après!" La semaine qui suit, je la passe, en deux huit, derrière un marteau piqueur. Je dessertis sans relâche : des résidus de tuyaux sur les énormes plaques de base de radiateurs hydrauliques, pour produit pétrolier.
Un calvaire pour les muscles, articulations, oreilles, poumons, même le cerveau ne supporte plus les vibrations, le bruit, l'odeur. D'habitude, d'après les collègues d'atelier, c'est un poste ou l'on tourne chaque jour. Et ce salaud de chef d'atelier qui me demande le vendredi à 17 heures, alors que je vais finir à 21 heures : "Tu viens travailler demain samedi à 6 heures!" Il veut ma mort, ou quoi!
Je jette l'éponge. Je suis obligé, de subir les sarcasmes du sous pape de l'agence d'intérim, qui me prend subitement pour un fainéant. Ce n'était pas son avis, il y a seulement 10 jours : il n'avait rien eu à me reprocher avant et, surtout pas de tirer au flanc. Je met un bon mois à m'en remettre physiquement. Je crois qu'il avait tous peur, que je leur déclare un accident du travail.
Octobre, Novembre, Décembre arrive et les fond sont au plus bas. Tout juste une proposition pour travailler comme technicien de Hot-line à PARIS pour le SMIC, ce qui ne couvrirait même pas mes frais de survie dans la capitale. Le 10 miracle! Je trouve une mission longue duré, dans l'électricité industriel, pour un atelier de remise à niveau et conception de machines outils. L'atelier est : pas trop chauffé, pas trop éclairé, je bosse avec mes outils, mais le travail intéressant et l'ambiance est super cool. Je m'y fait bien vites des potes, pratiquement que des gars de ma génération, en plus excellents ouvriers qualifiés.
Et devinez, encore un chef nul. Il à été bombardé : chef des électriciens. C'est lui qui gagne le moins, n'a que des notions en électricité, mais il fait le plus d'heures. Enfin, il brasse beaucoup d'air. Je dis pas l'été, mais l'hiver, déjà qu'il fait frisquet dans l'atelier! Personne ne s'en inquiète et les collègues électriciens font ce qu'il faut pour que la boutique tourne, en nous méfiant dès qu'il arrive : des fois qu'il lui vienne une idée!
Au bout de 2 mois et demi je m'aperçois que je ne suis plus payé. Je m'informe, auprès de l'agence d'Intérim. C'est tout simplement la secrétaire, qui c'est trompée, l'erreur est en cours de réparation. Mais, du con étale sa bêtise, comme de la confiture. L'andouille de chef électricien, je ne sais pourquoi, essaie de me mettre l'incident sur le dos ( je n'aurais pas rempli correctement le bon papier). Devant tant de connerie et déjà mal embouché par la délicate situation de bon matin, je lui exprime mon entière défiance et l'envoie paître avec les chèvres.
Mercredi 14 février matin. Tout en signifiant mon départ de l'entreprise au sous-directeur, je l'informe que son chef d'équipe électrique est un dangereux incapable, et que s'il tient à conserver du personnel qualifié vivant, il serait à mon idée, prudent pour lui de revoir le statut de son chef électricien. Fin de la mission!
Vous allez me dire, mais c'est vrais, il refuse l'autorité : il n'y a pas de bon chef à ses yeux! Pas de panique, on ne peut pas plaire à tout le monde, NON! Le soir même, j'appelle un ancien de la même boutique, lui est parti, lorsqu'on lui a proposé au choix : gagner 5000F de moins avec un Contrat à Durée Indéterminé ou, la porte! Le Jeudi 15, je passe avec sa recommandation, proposer mes services à une autre agence d'Intérim de Vitrolles.
Le lundi 19 Février, je participe à un stage de sécurité GIES. Le mardi 20, je commence une mission chez des chimiquiers de Fos sur Mer, près de Port St Louis du Rhône. Et la Miracle: accueil, conseils, prudence, en un mot organisation, de vrais professionnels sont au rendez vous. Le Chef sans être un surhomme est responsable malgré son départ en retraite imminent. Sont remplaçant un technicien sorti du rang, se sort plus qu'honorablement de sa tache ingrate et nouvelle pour lui, tout en restant abordable. Enfin le quasi bonheur, dommage, le 7 avril la mission est terminé. En plus, il va falloir que je reprenne du service à La Poste le 13, mais ou?
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